Ecrire et penser le genre en contextes postcoloniaux - 35 (New edition.)

À l'heure où se banalisent les discours féministes et, avec eux, une conception universelle de l'émancipation, des femmes et des hommes, de leurs combats et de leurs revendications ; à l'heure où les questions de différence et d'intégration deviennent cruciales pour penser les sociétés contemporaines dans le Nord comme dans le Sud, il est urgent de conserver une réflexion dynamique sur la diversité comme sur l'hétérogénéité du genre et de ses formulations.

Cet ouvrage propose donc une réflexion tout autant orientée autour des corrélations et des négociations entre genre et nation (coloniale comme postcoloniale), de la représentation fantasmée de l'« oriental.e » et de la cristallisation des identités nationales, religieuses et de genre, que préoccupée par la construction des subalternités et leurs modalités de résistance en contexte. De même, il interroge les singularités culturelles et historiques du genre et de ses formulations et, enfin, les formes de déplacement (migration, voyage, exil) et leur effet dans la constitution d'une identité culturelle genrée et/ou postcoloniale.

L'approche plurielle que ce volume propose de l'articulation entre identités de genre et débat postcolonial dérive d'une valorisation de la circulation des disciplines et des méthodes (histoire, anthropologie, histoire littéraire, poétique, esthétique cinématographique, philosophie), toute préoccupées par des questions de représentations. Elles mobilisent de même des terrains divers, au Nord comme au Sud (Afrique du Sud, Antilles, Inde, Viêtnam, Canada, Nouvelle-Calédonie, Maroc), colonisés comme décolonisés, certains demeurant peu sollicités par la critique postcoloniale. Un tel assemblage, espérons-le, témoigne du dynamisme de ce type de réflexions dans différents domaines et différentes aires culturelles.