Jeanne Lapointe. Artisane de la Revolution tranquille.

En 1938, Jeanne Lapointe est la premiere jeune laique diplomee de la toute nouvelle Faculte des lettres de l'Universite Laval et la premiere recipiendaire de la medaille d'or (pour ses etudes de langue francaise) decernee par le Consulat de France de Quebec.

Elle sera aussi, en 1940, la premiere femme professeur au Departement des litteratures de l'Universite Laval et, en 1954, le premier universitaire a publier dans la revue Cite libre des articles de critique litteraire une synthese originale de la litterature canadienne francaise, puis une profonde et sensible analyse de l'A uvre de ses amis, les ecrivains Saint-Denys Garneau et Anne Hebert. Intellectuelle non conformiste, ses prises de position tonnent par leur audace et leur modernit.

En tmoignent, ds les annes cinquante, ses chroniques littraires Radio-Canada, ses articles dans Cit libre et Le Devoir, sa contribution la Revue dominicaine, de mme que son engagement, en 1958, signer la Dclaration en faveur de la dmocratisation de l'enseignement de Gaston Miron.

Ses ides novatrices et sa culture pluridisciplinaire, Jeanne Lapointe les mettra au service de la socit en tant que membre de la Commission royale d'enqute sur l'enseignement dans la province de Qubec (la Commission Parent, 1961-1966), puis de la Commission royale d'enqute sur la situation de la femme au Canada (la Commission Bird, 1967-1970).

Les annes la Commission Bird orienteront l'enseignement et les recherches de Jeanne Lapointe dans une perspective rsolument fministe.

D'ailleurs, en 1986, le Prix Elsie-Gregory-MacGill rcompensera son travail de pionnire dans le domaine des tudes fministes.